Bernard Cerquiglini, témoin de l’émergence francophone

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Article publié dans le journal Le Devoir à propos de la fin du mandat du recteur sortant de l'AUF, Bernard Cerquiglini

Le linguiste Bernard Cerquiglini, recteur de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) depuis 2007, vient tout juste de quitter ses fonctions après un mandat de huit ans à la tête de cet organisme fondé par Jean-Marc Léger à Montréal en 1961.

Bien connu du public pour ses capsules linguistiques sur TV5 Monde et ses nombreux livres sur l’histoire de la langue française, cet hyperactif a dirigé la Délégation générale à la langue française et aux langues de France de 2001 à 2004, en plus d’avoir été l’un des principaux piliers de la réforme orthographique de 1990.

À la tête de l’AUF, ce Lyonnais de naissance aura été un administrateur redoutable. Sous sa gouverne, non seulement l’AUF est passée de 656 à 812 établissements membres, dans plus de cent pays, mais elle s’est presque entièrement réformée.

Au temps de l’émergence

Bernard Cerquiglini (prononcer ser-ki-lini) a pris les commandes de l’institution à un moment charnière : celui de l’émergence économique de nombreux pays membres, particulièrement en Afrique.

  « Ce que je me reconnais, comme talent, c’est d’avoir perçu le changement et de l’avoir accompagné, peut-être parfois anticipé », a-t-il expliqué lors d’un récent entretien au siège social de l’AUF, boulevard Édouard-Montpetit à Montréal.

En plus de décentraliser l’initiative vers les 10 bureaux régionaux, Bernard Cerquiglini a transformé l’AUF en « agence d’expertise ». « Nous étions une machine à bourses et à programmes. On s’en vantait. Mais les besoins ont changé. Dans les pays émergents, comme le Vietnam et la Côte d’Ivoire, les universités doivent composer avec une telle affluence d’étudiants qu’on embauche de jeunes universitaires au niveau maîtrise. »

L’AUF a donc lancé des initiatives pour renforcer les capacités des corps professoraux, comme le système des collèges doctoraux et le programme Horizon francophone. Le but : faire en sorte que les jeunes universitaires passent la thèse et augmenter le nombre de doctorants.

Il a également suscité une série de mesures pour renforcer la gouvernance des universités et poussé le soutien aux femmes à des postes de responsabilités.

« Nous avons 812 établissements à l’AUF, mais il n’y a pas 80 femmes rectrices. En France, une femme dirige pour la première fois la Conférence des Grandes Écoles. Mais parmi les 200 institutions membres, les femmes n’en dirigent qu’une petite vingtaine. C’est ce que j’appelle la malédiction des 10 %. » L’une des dernières initiatives du recteur Cerquiglini aura été la création d’un lobby, le Réseau des femmes, qui fera campagne pour la nomination de rectrices. « Je suis content de mon coup. »

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Date de publication : 09/12/2015

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