Stéphanie Maltais, lauréate du Prix de la Francophonie pour jeunes chercheuses en 2022, est professeure à l’Université d’Ottawa, chargée de cours à l’Université Laval et professeure affiliée à l’Université Mohammed VI Polytechnique au Maroc.
À quel moment dans vos études avez-vous été sensibilisée aux sciences ?
C’est un parcours un peu atypique qui m’a amenée aux études supérieures. J’ai débuté ma carrière comme thérapeute en réadaptation physique et j’ai pu soigner des gens victimes de catastrophes naturelles ou de conflits armés à l’international. Ce sont ces expériences qui m’ont incitée à poursuivre des études supérieures. Grâce à la recherche, je souhaitais améliorer les pratiques sur le « terrain ». J’ai compris que l’expertise scientifique pouvait réellement aider à prendre des décisions éclairées en matière de politiques et pratiques dans tous les domaines, mais spécialement en développement international, en action humanitaire et en santé mondiale.
À quels défis êtes-vous confrontée dans votre carrière de chercheuse ?
Le plus grand défi est probablement la conciliation travail-famille. À ma dernière année de doctorat, je suis tombée enceinte. J’ai pu déposer ma thèse 5 semaines avant l’accouchement et je l’ai soutenue avec un bébé de 3 mois. Quelle fierté pour toute la petite famille de participer à la soutenance! Il demeure encore aujourd’hui beaucoup de réticences à l’idée d’avoir une famille tout en faisant des études supérieures ou en essayant de faire sa place en recherche dans le milieu académique. Certaines personnes ou des formalités administratives peuvent tenter de vous décourager ou vous inciter à reporter votre projet de famille. Toutefois, il est tout à fait possible de concilier la vie familiale, les études et la recherche, et ce, surtout grâce à un bon entourage.
Quels conseils donneriez-vous à de jeunes filles et femmes qui souhaitent s’orienter vers le domaine de la recherche ?
Il ne faut pas se fier aux stéréotypes qui nuisent à l’attraction des femmes en recherche.
« Abandonnez vos propres préjugés. Informez-vous, soyez curieuses, questionnez des femmes qui travaillent en recherche, cherchez des exemples positifs et trouvez une mentore. »
Il faut démystifier le domaine et montrer à quel point il y en a pour tous les goûts. La représentation des femmes est essentielle pour faire évoluer la recherche.
Lire le communiqué pour connaitre l’identité des quatre chercheuses et chercheurs récompensé.e.s dans le cadre de la 10ème édition du Prix de la Francophonie pour Jeunes Chercheurs attribué par l’AUF.