« Les mucilages locaux pour la production de désinfectants dans le contexte du COVID-19 » fait partie des 92 projets sélectionnés pour bénéficier d’un soutien sur le fonds d’un million d’euros mobilisé par l’AUF, avec pour objectif de financer les initiatives liées à la pandémie proposées par ses établissements membres. Ce projet, présenté par l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, vise à identifier des gélifiants alternatifs issus de ressources locales, afin d’échapper à la pénurie récurrente de gel hydro alcoolique. Nous avons rencontré le porteur du projet.
- Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Malick MBENGUE, enseignant-chercheur au département Génie chimique et biologie appliquée de l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Je dispense des cours et dirige des travaux pratiques en biochimie et microbiologie. Je suis également responsable pédagogique de la formation DST (Diplôme Supérieur de Technologie) de notre département qui comprend deux options : « biologie appliquée » et « industries chimiques & agro-alimentaires ».
- Quelle est la solution que propose votre projet ?
Dans la lutte contre le coronavirus, le renforcement de l’hygiène personnelle par l’application régulière des désinfectants est d’usage. Malheureusement, la plupart des intrants de gélifiants utilisés sont importés. Notre projet propose de trouver des gélifiants alternatifs basés sur les ressources locales (à moindre coût) afin d’éviter de subir la pénurie de gel hydro alcoolique.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à soumettre votre dossier à l’appel à projets international AUF Covid-19?
Dès les premiers jours de la pandémie au Sénégal, les autorités ont très tôt insisté sur la prévention avec les « mesures-barrière » : lavage des mains, utilisation du gel hydroalcoolique etc. Le Département Génie chimique, appuyé par la Direction de l’ESP, a commencé à faire des tests pour produire du gel hydroalcoolique. Lorsque nous avons voulu démarrer la production massive de gel, nous nous sommes heurtés à la disponibilité du carbomère qui est utilisé comme gélifiant. C’est ainsi que nous avons réfléchi sur l’utilisation de gélifiants alternatifs disponibles localement. C’est dans ce contexte que nous avons rédigé notre projet pour saisir l’opportunité offerte par l’AUF. Il s’agissait d’approfondir les tests sur les mucilages locaux, et avec d’autres gélifiants qui sont non seulement disponibles au Sénégal, mais aussi accessibles en raison de leur coût moindre.
Gel hydroalcoolique produit par l’École supérieure de polytechnique de l’UCAD
- Quel est la plus-value de la subvention de l’AUF à la mise en œuvre de votre projet ?
La subvention de l’AUF va nous permettre de finaliser tous les tests avec les mucilages pressentis, d’acquérir quelques équipements qui nous aideront dans la caractérisation des gels produits, et de disposer des moyens pour travailler sur la qualité du produit.
- Votre mot de fin
Nous remercions l’AUF pour avoir sélectionné notre projet et pour la confiance qui nous est faite. Ce projet s’inscrit dans le cadre de notre mission de service à la communauté. Il pourra aussi aider à la création locale d’emplois, car il vise entre autres la valorisation des ressources locales. Il aura ainsi un impact positif sur la chaine de valeurs de la ressource végétale sélectionnée.
Pour plus d’informations sur ce projet ici