Parmi les 8 projets sélectionnés au Moyen-Orient dans le cadre de son appel à projets international, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) en subventionnera un provenant de Djibouti. S’inscrivant dans le cadre d’un plan de riposte spécial pandémie, structuré en plusieurs axes, cette action de l’AUF vise à soutenir les initiatives liées au Covid-19, portées par les établissements faisant partie du réseau de l’AUF. L’objectif est de valoriser l’apport des universités membres de l’AUF au développement de solutions à impact technologique, économique ou social immédiat pour aider les systèmes de santé et les populations à faire face aux difficultés provoquées par la pandémie Covid-19.
Témoignage du porteur du projet sélectionné Idriss ABDOU du Fablab de la faculté d’ingénieurs de l’Université de Djibouti, avec un coup de projecteur sur l'initiative « pratique et simpliste ».
Pourriez-vous nous dire en quoi consiste votre projet ?
La situation sanitaire exceptionnelle induite par le coronavirus touche aujourd’hui la totalité des pays africains ce qui requiert une approche coordonnée entre différentes institutions. Notre projet permet très concrètement de mettre en place des produits manufacturés qui valorisent l’apport de notre université au développement de solutions à impact technologique et social immédiat. Il s’agit du déploiement de matériels indispensables aux soins, à la protection ou à la prévention des risques sanitaires en réponse à la pandémie de coronavirus (visières de protection, tunnels de désinfection automatique, ventilation par masque ou non-invasive, etc.). En exploitant les potentiels d’innovation et de fabrication de notre Fablab, notre objectif est donc de participer à l’effort national visant à endiguer le virus.
Quel sera, selon vous, l’impact de votre projet au niveau de votre pays et envisagez-vous une suite à votre initiative ?
Notre projet est déployable rapidement. Il se veut avant tout pratique et simpliste en proposant aux acteurs engagés dans la lutte contre le Covid-19 des outils leur permettant d’empêcher la propagation du virus. Il aura de prime abord un fort impact sociétal, dans le sens ou les premiers bénéficiaires de ces produits seront les espaces à fortes densités de population (Ex : aéroport, lieux de culte, institutions publiques). Par ailleurs, notre projet a pour vocation d’aider et appuyer le corps médical. Les produits développés leur seront utiles dans l’exercions de leur métier. Ces derniers pourront amplement se concentrer sur leurs taches sans souci de propagation du virus. Cela implique donc un impact sanitaire.
Notre projet favorisera aussi les liens entre l’Université et la société afin d’ancrer les pratiques des classes et répondre collectivement aux défis humanitaires avec et pour les jeunes étudiants. Cela donnera d’autre part à quelques jeunes une véritable motivation pour les carrières techniques tout en préparant leur orientation professionnelle future. L’échange, maître mot de processus, facilitera la construction d’un apprentissage en profondeur et permettra une réelle appropriation des savoirs. À long terme, nous pourrons via ce projet, proposer à notre université d’ouvrir des filières dans le domaine numérique et/ou de créer des formations certifiantes.
D’une manière transversale, ce projet suscitera un changement d’attitude et de pratiques en faveur de la révolution numérique.
Pourriez-vous nous présenter la structure (Fablab) dans laquelle vous travaillez et l’équipe qui s’est investie dans le projet ?
Ce projet a été initié par le Centre d’Excellence Africain en Logistique et Transport régional (CEALT) de l’Université de Djibouti via son via son Fablab (Espace Créatif) .Ce dernier, inauguré en décembre 2019 est un espace destiné aux jeunes pour qu’ils puissent accéder à des outils de fabrication numérique afin qu’ils puissent développer leurs propres idées. La formation dans notre Espace Créatif s’appuie sur des projets et l’apprentissage par les pairs, l’objectif est de prendre part à la capitalisation des connaissances et à l’instruction des autres utilisateurs.
Aujourd’hui une équipe de 5 personnes constituée d’enseignants-chercheurs, de Fablab manager, et d’étudiants mène l’initiative du projet PROPRE.
Enfin, quel message souhaitez-vous adresser à la communauté universitaire de l’AUF en cette période très particulière ?
Notre message est avant tout de renforcer les partenariats, de continuer la recherche et l’enseignement et de réfléchir aux possibilités et aux opportunités que cette situation d’urgence nous offre pour mieux anticiper les difficultés qui s’annoncent quelque-soit le type de crise sanitaire.
Certes, nous avons réussi à faire face à la tâche supplémentaire, et pas toujours facile, de mieux former, de définir les priorités vis-à-vis des populations vulnérables et de valoriser l’engagement. Mais la communauté universitaire de l’AUF doit continuer à apporter sa contribution face à ce défi de la solidarité. Ainsi, nous nous sentons très fiers d’avoir été à la hauteur de la situation et d’avoir fait de notre mieux pour que notre communauté universitaire sorte de cette crise encore plus unie et plus forte.