Article publié sur www.maglor.fr
Le 05/05/2014
Entretien avec Mme Cristina Robalo-Cordeiro, directrice du bureau Maghreb de l’Agence universitaire francophone
Extrait de l’article :
« MagLor : Le premier objectif de Tempus est de favoriser la réforme et la modernisation de l’enseignement supérieur dans les pays partenaires. En quoi et comment cet objectif général va-t-il se concrétiser pour les pays du Maghreb ?
Mme Cristina Robalo-Cordeiro : Si la construction européenne fait aujourd’hui l’objet de nombreuses critiques, il y a cependant un domaine où le bilan est considéré (à peu près) unanimement comme positif : l’enseignement supérieur. Parmi les divers programmes d’échanges et de mobilités, Tempus peut être salué comme un des grands succès de cette politique de coopération universitaire.
Le Bureau Maghreb de l’Agence Universitaire de la Francophonie, dès sa création en janvier 2012, s’est associé à ce vaste projet de modernisation des systèmes en contribuant, en synergie avec leurs ministères respectifs, à la mise en place de nouveaux modèles de gouvernance dans les trois pays du Maghreb.
Notre action s’est voulue aussi psychologique que technique. Il s’est agi – et il s’agit toujours – d’inciter les responsables à réfléchir sur les mesures structurelles à prendre afin d’introduire dans les institutions des changements effectifs. Si l’idée est simple, les obstacles sont nombreux et de tous ordres, à commencer par celui de la gestion administrative quotidienne qui rend si difficile la mise en œuvre d’options stratégiques.
La dynamique créée par les projets Tempus et relayée par le Bureau Maghreb s’est portée en particulier sur la garantie de la qualité avec la création de cellules qualité et d’évaluation interne et la formation d’experts. Mais notre effort a également visé (à travers nos Centres Numériques Francophones et l’IFIC) l’amélioration de l’enseignement à distance, la formation tout au long de la vie, les systèmes intégrés d’information pour la qualité globale.
Il faut observer cependant que l’appui à la gouvernance universitaire est un des axes principaux de la stratégie du Bureau Maghreb, indépendamment de sa participation au programme Tempus. A titre d’exemple, je mentionnerai l’actuel projet d’autoévaluation, engageant une quinzaine d’institutions maghrébines, et qui, tout en profitant de l’impulsion donnée par Tempus, représente une tentative indépendante et véritablement autochtone.
Dans cette perspective, la récente création de la COMARES – Conférence maghrébine des responsables des établissements d’enseignement supérieur – sous l’égide de l’AUF (dont sont membres toutes ces institutions), symbolise la volonté des universités et grandes écoles (algériennes, marocaines et tunisiennes) de construire ensemble l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche au Maghreb.
L’objectif du projet est de créer un réseau efficace de laboratoires à distance au Maghreb associé à la modernisation de l’enseignement supérieur en sciences technologiques. Les objectifs spécifiques du projet eScience consistent à l’adaptation des contenus à l’évolution des sciences technologiques en prenant en compte les attentes du monde du travail ; l’essaimage de trois plate-formes de mesures à distance dans le Maghreb ; leur mise en réseau ; l’implémentation des travaux pratiques accessibles à distance ; la création d’unités d’enseignement (UE) dans le cadre de la formation à distance ; l’évaluation pédagogique des ressources créées ; l’accréditation des UE par des ECTS conformément au processus de Bologne ; l’utilisation des ressources ; la diffusion au niveau national dans les pays partenaires et au niveau international ; la pérennisation grâce à l’inscription dans les cursus universitaires des pays partenaires. »
Consultez l’entretien dans son intégralité : 