Mme Faouzia Messaoudi reçoit une nomination pour sa thèse au Prix Louis d’Hainaut 2014

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La thèse de Madame Faouzia Messaoudi (Maroc) s'est vue distinguée par le Prix Louis d'Hainaut de la meilleure thèse scientifique en technologie éducative 2014 de l’Université de Mons (Belgique) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), à travers son Institut de la Francophonie pour l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC).
Experte en TICE, elle nous fait l'honneur de répondre à quelques questions sur son parcours et apporte des éclairages dans le domaine des TICE.

BM – Vous avez concouru « Prix Louis d’Hainaut de la meilleure thèse en technologie éducative  » avec votre thèse intitulée « Dispositifs de e-Learning : quels usages pour améliorer la formation au Maroc ? Du premier baromètre national du e-Learning à l’étude de cas de la formation continue », soutenue en 2013 à l’Université Hassan II Mohammedia à Casablanca (Maroc). Pouvez-vous nous en esquisser la problématique ? 
FaouziaMessaoudi FM – C’est en partant de la problématique liée à la nécessité d’assurer des formations à la fois flexibles et continues et au besoin d’adapter les offres de formation dans les entreprises et institutions publiques aux évolutions technologiques et aux circonstances changeantes du marché de l’emploi, que j’ai mené ma recherche dans une perspective exploratoire. L’hypothèse principale est que le recours aux outils et services TIC, notamment aux dispositifs de e-learning, est une solution pour faire face aux difficultés organisationnelles et logistiques relatives à la mise en œuvre de programmes de formation.

BM – Vous avez été enseignante de FLE et de Littérature française, qu’est ce qui a conduit à votre spécialisation dans le domaine des TICE ?  
FM – Mon parcours professionnel a commencé après l’Ecole Normale Supérieure, puisque j’ai enseigné la langue et la littérature françaises pendant 18 ans au lycée et dans des Instituts français au Maroc. En 2000, j’ai commencé, par curiosité et souci d’innovation, à m’intéresser à l’informatique. J’ai tout de suite compris que le numérique allait définitivement impacter l’apprentissage et l’enseignement des langues. C’est en 2006 que j’ai eu la chance de découvrir les FOAD soutenues par l’AUF. Je me suis donc inscrite à la formation Master UTICEF (Utilisation des TIC dans l’enseignement et la formation) pour formaliser mes pratiques et renforcer mes compétences dans le domaine. Ma devise a toujours été d’« Innover pour motiver ». C’est d’ailleurs grâce à ce Master que j’ai réussi ma candidature pour travailler au MEN, dans le programme national d’intégration des TICE (GENIE), d’abord en tant que de chef de projet des ressources numériques, ensuite en tant que responsable du Laboratoire National des Ressources Numériques (LNRN). Par ailleurs, j’ai suivi un autre master en ingénierie du e-learning avant de m’engager dans ma recherche doctorale portant sur l’apport du e-elearning en formation professionnelle et continue.

BM – L’enseignement des langues constitue un enjeu important au Maroc. Pensez-vous que les TICE pourraient conduire à une meilleure appropriation des langues ?
FM – Tout à fait, j’en ai fait moi-même l’expérience. Aujourd’hui, les TICE s’imposent et si les enseignants – même ceux qui se considèrent compétents voire excellents – ne les utilisent pas, ils risquent de perdre là une grande valeur ajoutée pédagogique.
En effet, loin d’être une solution de remplacement, les technologies éducatives favorisent chez l’apprenant un nouveau mode d’acquisition des savoirs et des savoir-faire. Elles permettent de l’accrocher et de le motiver, de lui fournir un excellent moyen de co-construire ses connaissances (approche socioconstructiviste), d’améliorer ses capacités cognitives et d’apprendre en autonomie. De son côté, l’enseignant de langue peut exploiter les TIC pour renforcer et diversifier ses approches pédagogiques. Plusieurs activités peuvent être envisagées : rechercher l’information (bibliothèques numériques, Internet), communiquer à travers des outils synchrones et asynchrones, collaborer en ligne via les outils du Web 2.0 et les réseaux sociaux (WIKI, Facebook, Twitter, etc) produire et publier en ligne (blogs journalistiques comme support de cours ou moyen de valorisation des productions d’apprenants), s’auto-évaluer (exercices interactifs, quizz,etc), prendre des notes ou synthétiser des lectures (cartes heuristiques). Les utilisations sont donc infinies et exigent beaucoup de passion et de créativité de la part des enseignants.


BM – Le numérique éducatif est un des champs prioritaires fixés par la Quadriennale 2014-2017 de l’Agence universitaire de la Francophonie, avec la langue française. En tant que chercheur du domaine, comment appréhendez-vous l’action de l’AUF dans ce domaine (Réseau, IFIC, IFADEM…) ?

FM – Les efforts de l’AUF pour diffuser la culture numérique sont vraiment louables, j’en témoigne. Des centaines de bénéficiaires ont profité directement des programmes de formation à distance dans différents domaines. L’impact est évident sur les pays du Sud où des projets porteurs ont pu voir le jour suite à un réel transfert des compétences.

D’après vous, la sphère scientifique francophone est-elle propice à une dynamique commune dans le domaine de la recherche en TICE ? 
FM – Je pense que oui. Il suffit de consulter les articles publiés dans les revues spécialisées ou les programmes des colloques et séminaires traitant la thématique des TICE pour confirmer l’intérêt que ce domaine occupe dans la recherche scientifique francophone. Les offres de formations sont également là pour témoigner du degré de maturité des réflexions et l’engagement des établissements universitaires (tant en France, en Belgique, en Suisse, au Canada ou dans d’autres pays francophones, notamment en Afrique) pour la promotion de la recherche en TICE. Il suffirait de renforcer la collaboration de ces pays sur des projets de recherche permettant de mieux confronter les réalités, de respecter les spécificités de chaque contexte et d’y adopter les approches adéquates pour une meilleure intégration des TICE.

Résumé de la thèse : « Dispositifs de E-Learning : Quels usages pour améliorer la formation au Maroc ?
Du premier baromètre national du e-Learning à l’étude de cas de la formation continue. » : These_Resume_Messaoudi

Date de publication : 06/06/2014

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