François-Xavier Etoa, spécialiste en microbiologie et recteur de l'Université de Douala (Cameroun) a dédicacé son dernier ouvrage " La spore bactérienne et ses utilisations » le 28 novembre 2018 à Yaoundé. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus sur son livre mais aussi sur la relation entre son université et l'AUF. Cette dernière est en effet membre de l'AUF depuis 1984.
Vous venez de procéder à la dédicace de votre livre intitulé « La spore bactérienne et ses utilisations », quel en est le résumé ?
La 1ère partie de l’ouvrage est dédiée aux définitions. Dans la 2ème, nous relevons les avantages que l’être humain tire ou peut tirer de la bactérie sporogène et/ou de la spore, dans des domaines qui impactent son bien-être, notamment la santé, la nutrition, l’agriculture, la nano-biotechnologie… L’usage néfaste que l’homme pourrait faire de la spore y est également abordé. Ce serait le cas par exemple, en fabriquant des armes de destruction massive. Un bref historique des faits scientifiques marquant l’évolution des connaissances sur la spore bactérienne est présenté en guise de conclusion.
Quelles corrélations avec les problématiques actuelles de développement, notamment pour le Cameroun et les pays du Sud en général ?
Ces corrélations peuvent être établies dans les domaines précédemment évoqués. Dans l’agriculture, la spore bactérienne pourrait être utilisée comme un outil de protection des récoltes contre les prédateurs et un bio-insecticide pour la préservation de l’environnement. En santé humaine, elle pourrait constituer un allié dans les stratégies thérapeutiques (par rapport aux procédés lourds tels que la chimiothérapie et la radiothérapie), et dans les formulations vaccinales, même à des endroits dépourvus de la chaîne du froid, ce qui est souvent le cas hors des grandes villes.
En tant que Recteur, quelle est votre appréciation de la coopération entre l’Université de Douala et l’AUF ?
Elle est fertile. L’on peut citer sans exhaustivité : le soutien à la plateforme université-entreprise pour la formation professionnelle en agro-alimentaire et études pharmaceutiques (PCUE), la mise en place de l’espace numérique francophone de l’Université de Douala, le master sous-régional en gestion de l’environnement et littoraux marins (GIELM). Par ailleurs, le professeur René Joly Assako Assako, l’un de nos vice-recteurs, est membre du conseil scientifique de l’AUF et président de la commission régionale d’experts (CRE). L’Université de Douala et l’AUF doivent maintenir la qualité de cette coopération et la développer.
Quel est votre regard sur l’état de la francophonie universitaire aujourd’hui ?
Au plan technique comme je viens de le dire, l’AUF par des actions concrètes incite à une appréciation positive de la Francophonie. Au plan politique, l’on peut se féliciter de l’ouverture de cette organisation à des pays non nécessairement francophones, mais sympathisant de la culture francophone.
Quelles pistes seraient selon vous à dynamiser pour une meilleure implication de l’Université dans sa fonction de moteur de développement local et global ?
Renforcer les capacités des structures de recherche locales, ce qui rendrait le partenariat université-entreprise plus productif; implanter des mesures incitatives au bénéfice des entreprises qui promeuvent l’entrepreneuriat des étudiants; mettre en place des instruments juridiques dérogatoires dans les universités par rapport au cadre fiscal général dans le pays ; ceci favoriserait des activités génératrices de ressources dont les excédents seraient réinjectés dans l’innovation.
L’ouvrage « Les spores bactériennes et ses utilisations » a été édité par ebook Africa
En savoir plus sur la coopération avec l’Université de Douala, la fiche membre