Polytechnique Montréal, établissement engagé envers l’égalité femmes-hommes

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Entretien avec Pr. Annie ROSS, professeure titulaire au Département de génie mécanique, directrice adjointe à la recherche à la Direction de la formation et de la recherche et coprésidente du comité sur l'équité, la diversité et l'inclusion (ÉDI) de Polytechnique Montréal.

Le 29 juin 2021, l’AUF officialisait la création du nouveau consortium international pour l’égalité femmes-hommes sur le campus en collaboration avec ONU Femmes (HeForShe et Women Empowerment Principles). Polytechnique Montréal (Québec, Canada) fait partie des 11 universités sélectionnées pour participer à ce consortium constitué d’établissements membres des diverses régions de l’AUF, qui se mobilisent autour de l’Objectif de développement durable 5, « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ».

Qu’est-ce qui vous a motivé à soumettre la candidature de Polytechnique Montréal pour participer à ce nouveau consortium?

Polytechnique Montréal, en tant qu’université à vocation technologique, est particulièrement sensible à l’avancement des femmes dans un domaine traditionnellement masculin. Nous sommes convaincus que la diversité favorise l’essor de la créativité et constitue un indéniable catalyseur d’excellence dans nos activités de formation, de recherche et de rayonnement.

Nous avons développé, au cours des deux dernières décennies, un fort leadership sur la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Participer à ce consortium nous permettra de mobiliser encore davantage notre communauté sur les enjeux de l’égalité de genre, en lien avec nos valeurs : collaboration, excellence, créativité, intégrité, ouverture et respect. Porter ces principes à l’international en lien avec les objectifs de développement durable, partager nos expériences et nous enrichir de celles des autres, sont des perspectives très motivantes qui ne peuvent que nous faire progresser dans notre démarche.

Quelles sont les actions en cours de Polytechnique en matière d’égalité femmes-hommes ?

Nous avons mis en place différentes initiatives et engagements pour briser les stéréotypes restants basés sur le genre et encourager les filles à s’intéresser aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie et aux mathématiques (STIM). Cette volonté est appuyée par des actions concrètes. Par exemple, nous avons développé un certain nombre de projets internes précurseurs, des initiatives étudiantes, des camps scientifiques, des programmes de mentorat, des concours, des ateliers, des conférences, des bourses d’études… Ces actions ont démontré leur impact, avec une augmentation constante du nombre de diplômées : cette année, 30,2 % de femmes ont été reçues au baccalauréat en ingénierie, alors qu’en moyenne le Canada compte 14 % d’ingénieures.

Par ailleurs, nous avons recruté ces dernières années de nombreuses femmes professeures, conformément à notre objectif de faire doubler la proportion de femmes parmi notre corps professoral d’ici 2023, année qui marquera les 150 ans de Polytechnique. Permettre aux filles de trouver des modèles d’identification est un élément essentiel pour encourager la relève et le leadership au féminin. En 2019, Polytechnique Montréal est également devenue la première université canadienne à obtenir la Certification Parité de l’organisme La Gouvernance au Féminin, qui reconnaît les bonnes pratiques des organisations canadiennes qui cultivent avec dynamisme l’égalité des genres en milieu de travail.  

Comment entrevoyez-vous la participation de Polytechnique Montréal au sein du consortium?

Polytechnique Montréal est honorée de représenter la région des Amériques au sein de ce groupe d’universités provenant de cinq continents. Nous sommes fiers de pouvoir apporter une perspective québécoise sur l’égalité et les droits des femmes, qui ont souvent été pionnières dans leur domaine professionnel. Pensons par exemple à l’importance que nous accordons à l’approche intersectionnelle, qui met en avant les interdépendances entre différentes formes de discrimination liées au genre, à la race, à la classe ou à l’orientation sexuelle. Par ailleurs, nous avons une expertise spécifique sur la question de la diversité dans le domaine des STIM, que nous serons ravis de partager avec les autres membres du consortium. Nous pressentons que le consortium Égalité Femmes-Hommes sera un laboratoire riche des expériences complémentaires des onze établissements sélectionnés par l’Agence universitaire de la Francophonie.

Quelles actions souhaiteriez-vous mettre de l’avant dans le cadre du consortium?

Plusieurs de nos initiatives pourraient être partagées, car elles présentent un intérêt pour une éventuelle transposition au sein du consortium. Par exemple, notre programme GéniElles propose une foule d’initiatives pour sensibiliser et éveiller l’intérêt des filles et jeunes femmes de 12 à 20 ans pour les sciences, dans le but d’encourager la relève féminine à entreprendre des carrière scientifiques et en génie. Récemment, notre campagne 40 femmes 40 semaines a permis la diffusion de capsules vidéo mettant en vedette plus de 40 femmes, professeures et maîtres d’enseignement, qui ont partagé leur passion pour l’enseignement et la recherche tout en expliquant comment elles transforment le monde grâce à des avancées scientifiques dans des domaines variés. Mentionnons également la participation de nos professeures au Défi Leadership, un programme de développement professionnel destiné aux femmes dans les rôles de direction qui a pour but d’augmenter le leadership, la confiance et la reconnaissance par les pairs, ainsi que d’assurer la relève féminine dans les postes stratégiques. Notre communauté est également très mobilisée sur les questions d’équité et de diversité au travers de plusieurs associations étudiantes (Poly-Elles, Poly-Femmes ingénieures, Poly-Out…) et de politiques internes favorables à la conciliation travail-vie personnelle.

Date de publication : 29/06/2021

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