Analyser l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur les violences domestiques au Cameroun

PorteurProjetCovid19_Zogo
Dr Thérèse Elomo est chargée de cours à la faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Yaoundé 2 - Soa. Elle est titulaire d’un PhD en Sciences économiques.

L’AUF a lancé en avril 2020, un appel à projet international pour soutenir au sein de ses établissements membres, des initiatives d’étudiant·e·s, d’élèves-ingénieur·e·s et de jeunes chercheur·e·s liées à la pandémie. 15 projets issus d’universités d’Afrique centrale et Grands lacs ont été sélectionnés. Dr Thérèse Elomo Zogo, enseignante à l’Université de Yaoundé 2 (Cameroun), nous présente son projet intitulé « Pandémie COVID-19 et violences faites aux femmes et enfants au Cameroun : analyse d’impact et options de réponses à court terme ».

Vous êtes porteur d’une initiative soutenue par l’AUF dans le cadre de son appel à projets international COVID-19. De quoi s’agit-il ?

Notre projet a pour objectif d’analyser l’impact de la survenance de la pandémie de COVID-19 sur les violences faites aux femmes et enfants au Cameroun. Nous voulons comprendre les options de réponses nécessaires à adopter à court terme. De manière spécifique, il s’agit de 4 défis majeurs :

  • Évaluer l’ampleur des violences faites aux femmes et enfants depuis le début de la pandémie du COVID-19, en analysant spécifiquement le sentiment de peur et de vulnérabilité des femmes et des enfants, la prévalence et l’occurrence de leur victimisation ;
  • Établir les canaux de transmission des effets de la pandémie sur les violences contre les femmes et les enfants, en analysant dans un premier temps les causes ou motifs des actes de violence, et dans un second temps les déterminants ou facteurs explicatifs de la victimisation de cette cible vulnérable ;
  • Examiner les options de réponses pouvant atténuer les effets de la pandémie sur les violences contre les femmes et les enfants, en analysant la démarche de dénonciation des victimes, l’assistance sollicitée, reçue et souhaitée, les stratégies adoptées par les victimes et les parties prenantes (associations de femmes, etc.) pour réduire le risque de victimisation ;
  • Effectuer la sensibilisation auprès des familles, surtout les victimes (mais sans oublier les non-victimes) de violences pendant le confinement.

Quelle solution concrète apportera-t-elle dans la lutte contre la COVID-19 ?

Notre étude contribuera à Sensibiliser l’opinion publique et le gouvernement quant à la hausse des violences faites aux femmes et aux enfants depuis la survenance de la pandémie, justifiées par les facteurs tels que l’alcoolisme, le tabagisme, le stress, l’anxiété. Intégrer l’aspect social dans le plan national de riposte contre la covid-19. Les résultats de cette étude devraient aussi inciter les individus à dénoncer auprès des autorités compétentes toute manifestation de violence faite aux femmes et aux enfants. Ceci permet de stopper la violence mais aussi de sauver des vies. Enfin, elle contribuera à mettre en place des cellules de crises et d’accompagnement spécialisées dans la gestion des violences faites aux femmes et aux enfants.

Quelle est la plus-value de la subvention de l’AUF à la mise en œuvre de ce projet ?

Le soutien de l’AUF nous permet de fournir des évidences empiriques et théoriques notamment grâce à la collecte des données, permettant d’intégrer la violence faites aux femmes et aux enfants dans la stratégie nationale de riposte et d’atténuation de l’impact socio-économique de la covid-19 au Cameroun.

C’est très appréciable surtout dans notre contexte africain où l’on sait que la collecte des données primaires n’est pas une chose aisée car nécessitant beaucoup de moyens. Une subvention comme celle accordée par l’AUF est la bienvenue et permet également de repousser les limites qui entravent la recherche économique notamment dans le domaine des violences faites aux femmes et aux enfants.

Un mot pour conclure ?

Merci infiniment à l’AUF qui nous offre par le biais de ce projet, l’opportunité de présenter la dimension sociale des conséquences de la pandémie, notamment les violences faites aux femmes et aux enfants.

Pour en savoir plus sur le projet

Date de publication : 29/07/2020

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