Dans le cadre de l’entente entre le gouvernement du Québec et l’AUF en matière de mobilité étudiante au niveau universitaire, des étudiant·e·s étranger·e·s réalisent des études aux cycles supérieurs dans des établissements francophones du Québec tout en bénéficiant du régime des droits de scolarité applicable aux étudiant·e·s québécois. En plus de l’exemption des droits de scolarité supplémentaires, offerte par le gouvernement du Québec, ces étudiant.e.s disposent d’un soutien financier de l’AUF - Amériques.
Cette semaine, découvrez le parcours d’Ivano Narovana Razafindralambo.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours avant votre arrivée au Québec?
Je suis issu d’un parcours en météorologie effectué à l’Université d’Antananarivo à Madagascar. Avant mon arrivée au Québec, j’occupais un poste de responsable de projet carbone pour une entreprise spécialisée dans le secteur de l’environnement. J’ai ainsi pu acquérir de l’expérience dans le domaine de la foresterie et particulièrement dans l’agroforesterie, qui se définit par l’association d’arbres et de culture ou d’animaux d’élevage par le biais d’un système de production agricole. J’ai toujours été intéressé par l’agroforesterie comme outil de lutte contre le changement climatique, car celui-ci se montre indispensable pour les pays comme Madagascar. Afin d’approfondir mes connaissances, je me suis alors renseigné sur le programme de maîtrise en agroforesterie à l’Université Laval à Québec ; cette dernière étant le seul établissement à proposer ce domaine d’étude dans la province.
Comment s’est déroulée votre adaptation au Québec ?
L’environnement malgache est évidemment totalement différent du québécois.
Mon intégration au Québec, à l’été 2022, a été facilitée par plusieurs facteurs. L’une des raisons principales a été la présence de mes proches, dont ma femme, qui ont également réalisé leurs études à l’Université Laval. En parallèle, je me suis engagé très tôt à une vie citoyenne et associative active, à travers notamment des expériences de bénévolat, de travail et de rencontre de plusieurs communautés. J’ai beaucoup apprécié la diversité et le mode de vie de la région. Au sein même de mon établissement, j’ai eu l’occasion, grâce à mon directeur de programme, de représenter les étudiant·e·s dans le comité de maîtrise en agroforesterie, pendant un mandat d’un an. Cela m’a permis de mieux comprendre les enjeux et exigences académiques. Un point fort que je souhaiterais souligner à ce propos concerne la fluidité des échanges étudiants-enseignants qu’offre ici l’écosystème éducatif. Les étudiant·e·s peuvent discuter et débattre librement avec les enseignants quant à leurs résultats ou d’autres sujets, ceux-ci étant constamment à l’écoute. À Madagascar, ces échanges sont assez hiérarchiques, dans la mesure où le professeur est en quelque sorte « maître » de l’information et il est plutôt difficile de l’approcher.
Vous avez obtenu votre diplôme en juin dernier. Quels sont vos projets?
J’ai en effet été diplômé il y a presque deux mois. Côté professionnel, je suis actuellement sur la réalisation d’un projet en agroforesterie à Madagascar localisé dans ma ville natale. Je travaille en collaboration avec un associé sur place pour assurer la mise en place de celui-ci une fois terminé. C’est un projet passionnant ! Mon année m’a réellement donné envie de rester au Canada ; de plus, celle-ci s’est accentuée par la venue de notre petite fille en mars dernier. Nous pensons peut-être poursuivre notre parcours dans le pays puis retourner à Madagascar à l’avenir.
Comment l’AUF vous a-t-elle accompagné dans votre parcours ?
Ce fut une grande fierté d’avoir été sélectionné par le programme de bourses d’exemption des droits de scolarité supplémentaires dans un pays francophone. L’Agence Universitaire de Francophonie m’a été d’une aide précieuse tout au long de mon processus d’admission à l’Université Laval, des démarches d’inscription à la demande du permis d’études canadien. Je remercie énormément l’AUF pour la chance qu’elle m’a donnée d’étudier au Québec et en suis très reconnaissant ! J’encourage donc vivement les étudiant·e·s à prendre connaissance des riches possibilités offertes par l’Agence.
Il faudrait développer davantage des initiatives vertueuses comme le programme dont j’ai bénéficié. En tant qu’étudiant·e·s étranger·e·s, cela nous aide à concevoir des projets verts et ambitieux en faveur de l’amélioration des conditions de vie dans nos pays d’origine.