Trois universitaires congolais ont animé le vendredi 25 mars 2016, une conférence sur le thème "Expérience congolaise et Francophonie", au campus numérique francophone (CNF) de Lubumbashi. Le public majoritairement constitué d'étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Lubumbashi (UNILU), s'est délecté pendant deux heures de ces échanges qui portaient sur l'usage du français dans cette ville, l'une des plus peuplées de la République démocratique du Congo (RDC).
Déogratias Ilunga Yolola Talwa, Assistant au département des Lettres et civilisations françaises et latines de l’UNILU, a été le premier intervenant de cette conférence, sur le sous-thème « Langue française: emploi et employabilité à Lubumbashi« . Il a rappelé l’évolution du statut du français en RDC. D’abord langue de travail et d’administration sous l’État indépendant du Congo, puis langue officielle depuis le 14 mai 1886, l’usage du français va au-delà des frontières linguistiques érigées par les quatre langues nationales que sont le swahili, le lingala, le tshiluba et le kikongo et la pléthore de langues « ethniques ».
La deuxième intervention, celle de Guy Keba Gumba, doctorant à l’UNILU, a porté sur « L’expérience de la caravane francophone« . Le conférencier présente le contexte du projet Caravane des dix mots qui tire ses racines dans la charte de la Francophonie, notamment l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations, le rapprochement des peuples par leurs connaissances mutuelles et le renforcement de leur solidarité par des actions de coopérations multilatérales en vue de favoriser l’essor de leurs économies. Pour lui, l’activité de la caravane est une expérience positive qui encourage l’entrepreneuriat artistique.
Le dernier intervenant, Lucien Lwamba Kahenge, parle de « Mon expérience d’écrivain francophone à Lubumbashi ». Dans sa communication, le conférencier a rendu hommage à cette langue-véhicule grâce à laquelle il recrée le monde à sa manière, il figure l’environnement dans lequel prennent corps ses fantasmes, il sculpte et dessine les maux avec des mots. Il a également voulu témoigner par sa trajectoire, la manière dont autrefois « prisonnier » de la langue française, il a réussi à la dompter, à l’apprivoiser pour traduire la vérité du social.
Précisons que l’organisation de cette activité liée à la célébration de la Journée internationale de la Francophonie, est le fruit d’un partenariat entre la CNF de Lubumbashi, le Cercle de recherche sur la langue française et la culture francophone (CERELAF) et le Groupe d’intellectuels pour le développement et l’émancipation (GIDE).