Plusieurs universitaires et experts internationaux se sont réunis, du 3 au 5 décembre 2019 à l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), pour confronter leurs points de vue sur le phénomène migratoire vers l’Europe et ses conséquences en Afrique subsaharienne. C’était à l’occasion d’un colloque organisé par le conseil scientifique de l’UCAC et soutenu par l’AUF.
«La mobilité humaine a toujours été dans l’histoire du monde, l’une des caractéristiques essentielle de l’Homo Sapiens. Avec la globalisation et les avancées de la technologie, notamment dans le domaine des transports, cette mobilité des personnes s’est accrue mais concomitamment, on voit s’ériger des barrières pour freiner ce mouvement presque naturel à l’homme, qui induisent automatiquement des réflexes de contournement avec un coût humain exponentiel. »
Ces extraits du discours du Père Jean Bertrand Salla, Recteur de l’UCAC, à l’ouverture du colloque international sur « Le phénomène migratoire en Afrique au risque de la Méditerranée. Regards croisés », en posent également le contexte. L’objectif majeur de cette manifestation scientifique réside dans la priorité accordée aux différentes problématiques liées aux questions de migrations africaines vers l’Europe en passant par la méditerranée. Quelles en sont les causes ? Pourquoi vouloir partir à tout prix ? Quelles solutions envisager pour endiguer ou mieux encore stopper ce phénomène ?
Pour apporter des éclaircis et des pistes de solutions, 24 enseignants-chercheurs et experts internationaux se sont exprimés à travers autant de communications scientifiques, encadrées par 3 axes de réflexion :
- Les aspects historico-anthropologiques du phénomène migratoire en Afrique ;
- Les aspects juridiques, socio-politiques et économiques du phénomène migratoire en Afrique ;
- L’approche théologique et philosophique du phénomène migratoire en Afrique.
Des sujets tels que les enjeux et les défis de la migration humaine dans un monde en pleine mutation, les politiques de l’Union Européenne en matière d’immigration, l’implication des organisations internationales dans la gouvernance de l’immigration irrégulière des jeunes dans les pays d’origine, la traversée de la méditerranée comme rite de passage, le trafic et la traite des migrants, les perceptions et vécus du drame de la méditerranée par les familles, l’Union africaine et la crise migratoire en Afrique, les mobiles insoupçonnés de la déchéance étatique en Afrique subsaharienne ont été explorés.
Père Jean Bertrand Salla : « le colloque international sur la question migratoire en Afrique a permis à notre institution universitaire de jouer pleinement son rôle d’instance de réflexion et de proposition face aux problèmes qui minent nos sociétés. Notre souhait est que cet événement scientifique soit le début d’une grande mobilisation intellectuelle, politique et éthique en faveur de la dignité de l’homme en général et du migrant en particulier ». Les conclusions et propositions formulées à l’issue des échanges paraîtront dans les Actes du colloque.