Bozabe Renovet Karka : « La Licence professionnelle – L3 Génie civil permettra aux étudiants d’être opérationnels dès la fin de la formation »

ENSTP_Tchad
Tchad - Une vue de l'École Nationale Supérieure des Travaux Publics

Afin d’accompagner ces établissements membres à mieux prendre en compte dans leur offre de formation les besoins socio-économiques de l’environnement local, l’AUF a lancé en 2017, un appel à projet concernant la création ou le renforcement de formations initiales professionnalisantes de premier cycle. Huit projets seront soutenus par l’AUF, pendant 2 ans. Pr Bozabe Renovet Karka est le porteur du projet « Licence professionnelle – L3 Génie civil) présenté par l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP

En quoi consiste le projet « Licence professionnelle – L3 Génie civil ?

Le projet « Licence professionnelle – L3 Génie civil » ou encore « Ingénieur des Travaux de génie civil » consiste à sélectionner trente (30) meilleurs étudiants parmi les étudiants admis en 3ème année d’une formation existante à Bac+3 de l’ENSTP. Il s’agit de les former pendant une année par alternance entre l’ENSTP et la SNER (Société Nouvelle d’Études et de Réalisations – partenaire du projet, ndlr). Ceci se fera après une révision des programmes de formation existants. L’objectif dans un premier temps, est de parvenir à intégrer et adopter les réalités des secteurs socio-économiques de notre pays. Dans un second temps d’arriver à une bonne formation, incluant au préalable des ateliers pour les enseignants et les professionnels en charge de l’animation pédagogique et l’évaluation.

Qu’apportera concrètement cette formation aux étudiants bénéficiaires et à la société ?

La Licence professionnelle – L3 Génie civil permettra aux étudiants bénéficiaires d’être directement opérationnels et efficaces sur le terrain dès la fin de la formation. Ce qui a pour conséquence une réduction du taux de chômage. A cet effet, un accent tout particulier sera placé sur l’aspect pratique pendant cette formation.

Au Tchad, les secteurs socio-économiques de base notamment, l’élevage et l’agriculture sont encore confrontés au défi majeur d’insuffisance des infrastructures routières, hydrauliques, ferroviaires, aériennes etc. Les bâtiments classiques et les charpentes routières (ponts, dalots, murs de soutènements) forment la majorité des constructions en béton armé et en métal (acier). Ces domaines représentent un champ d’activité important pour les diplômés en génie civil ou en architecture. A des niveaux de responsabilité qui progresseront avec leur expérience, les Ingénieurs des travaux participeront aux phases de conception, d’estimation, d’exécution des détails, de mise en plan, de surveillance en atelier ou sur le chantier.

Ce projet a été retenu par l’AUF dans le cadre de son appel d’offre dédié au soutien des formations professionnalisantes de niveau 1er cycle. Qu’est-ce qui vous a motivé à présenter la candidature de l’ENSTP ?

La promotion de la liaison entre la formation actuelle à l’ENSTP et le milieu socioprofessionnel demeure peu efficace car nous enregistrons encore d’énormes problèmes d’employabilité des diplômés issus de cette institution de référence nationale. Des enquêtes menées auprès des employeurs de la place et une analyse minutieuse de cette situation relèvent une inadéquation entre la formation existante qualifiée de théorique et les activités actuelles de l’emploi dont les contraintes technologiques et les exigences professionnelles ne sont plus à démontrer. En effet, à la fin de leur formation, pour espérer avoir un emploi, plusieurs années d’expériences sont encore exigées des nouveaux lauréats.

Que pensez-vous de la professionnalisation de l’enseignement supérieur au regard du contexte actuel de nos sociétés africaines, et particulièrement celle du Tchad ?

Le gouvernement doit s’engager résolument sur la voie de la création des métiers dans le domaine du génie civil et autres pour améliorer sa réponse aux besoins socio-économiques et son efficacité.

Quel est votre sentiment à propos de l’action de l’AUF dans ce cadre précis ?

Le soutien de l’AUF pour améliorer certaines activités du secteur de l’enseignement supérieur pour un pays en développement comme le nôtre est louable. Je remercie l’AUF et la prie de continue sur cette voie.

À lire sur ce sujet sur le site de l’AUF : Professionnaliser les formations de niveau 1er cycle pour une meilleure employabilité

Date de publication : 22/05/2018

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