Le professeur Jean-Paul de Gaudemar, Recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), a rencontré les chefs d'établissements membres de l'AUF en Afrique centrale et des Grands Lacs à l'occasion de sa venue au Cameroun du 9 au 13 mai 2016. La rencontre s'est tenue au centre international de référence Chantal Biya (CIRCB) pour la recherche, la prévention et la prise en charge du VIH/SIDA.
Aux chefs d’établissements membres du BACGL, Jean-Paul de Gaudemar a présenté sa vision de la Francophonie universitaire basée sur trois grands défis : la qualité de l’enseignement supérieur (dans ses dimensions formation, recherche et gouvernance), l’employabilité et l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, la valorisation de l’expertise et de l’innovation des institutions membres.
Pour le recteur de l’AUF et s’agissant du premier défi, le nombre sans cesse croissant d’étudiants enregistré chaque année par les universités pose le problème de la qualité : qualité des missions premières des universités, qualité dans la recherche et qualité dans la gouvernance. Il a de ce point de vue affirmé : « Le modèle universitaire que nous avons hérité est aujourd’hui complètement dépassé (…). Il faut le modifier en profondeur (…) d’où l’importance du numérique qui permet à la fois de s’adresser à des publics très nombreux mais aussi qui permet à chaque étudiant de s’approprier de façon individuelle les enseignements« .
Le deuxième grand défi, celui de l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés, mérite que les universités renforcent leur réfléxion sur leur offre de formation pour une meilleure adéquation avec le marché de l’emploi et une diversification du type de filières (filières professionnalisantes) et de niveau diplômes (DUT, BTS, Licences professionnelles…). Par ailleurs, le monde académique doit apprendre à développer des relations avec le monde économique et social.
Enfin, selon Jean-Paul de Gaudemar, le monde universitaire est porteur d’innovation et d’expertise, autant d’atouts à valoriser et à mettre au service du développement des sociétés. Un tel potentiel devrait conduire les universités à mieux se positionner comme opérateurs stratégiques du développement économique et social.